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Paris ne finit jamais!

Paris ne finit jamais!
Le pont des Arts, la Seine et la Tour Eiffel

lundi 21 juin 2010

Politiquement correct

Entre le langage irrespectueux et le langage coincé, il y a un éventail énorme de possibilités. Lors de cette UD, on les verra:
1. Sketch d'Un gars et une fille
2. Glossaire de termes de l'argot français
3. Le film qui pose la question sur l'étroite ligne entre l'hypocrisie et le monde des bien-pensants: National 7.


LISTE DES DIALOGUES DU SKETCH
- Séminaire en sexologie
- La déco
- La confiance dans un couple
- La franchise
- La femme de ma vie
- On dirait que tu l’as fait toi-même
- C’est mon instinct
- Vaste programme
- Mémoire phénoménale
- J’en suis folle
- Deux péchés mignons : défaut sans gravité et agréable
- Elle a beaucoup de classe, elle a même du charme
- Avoir hâte de qqch
- Participer à qqch
- Apprendre sur les tas : c'est apprendre "sur le lieu du travail", bien sûr, mais aussi sans avoir suivi, préalablement à ce travail, de formation spécifique.
- Elle a fait venir un décorateur
- Les décorateurs travaillent sobrement, rien d’original…
- En revanche, le vin, excellent
- C’est nous qui l’avons apporté
- D’après moi – À mon avis
- Jean et Isabelle partent pour un séminaire à Lyon
- Faire confiance à qqn
- C’est qui est important c’est que je sens profondément qu’Isabelle m’aime
- De toute façon, dans un séminaire on a tous couché avec quelqu’un qui n’était pas notre conjoint
- Avoir un petit pied à terre à Paris
- Prendre un verre
- Faire connaissance
- Le verre est devenu une sortie
- Elle a dû être déçue, ta femme, quand elle l’a appris
- Donc, tout !
- … qu’il sache exactement qui je suis…
- Même les histoires de cul.
- Alors là, tu as un vaste programme. Tu dois avoir une mémoire phénoménale
- On y pense jamais à mettre du chocolat dans le café
- Bouffer toute la journée
- J’ai pas eu le temps de préparer le dessert
- Tu restes assis
- Ce sont deux adultes consentants ; ils savent ce qu’ils font, fous-les la paix.
- Elle drague tout le monde, elle couche avec tous les mecs que je connais…
- Tu es jalouse à tous les niveaux
- Bouge pas ! Je reviens tout de suite avec le chocolat. Je n’ai pas oublié tes goûts.
- Tu me dégoûtes !

vendredi 18 juin 2010

Paris, je t'aime

Ajouter deux lettres à Paris : c’est le paradis – Jules Renard
Paris ne s’est pas fait en un jour
Être parisien, ce n'est pas être né à Paris, c'est y renaître – Sacha Guitry

Paris et tous les clichés s’y rapportant, Paris sous mille et un visage ; les coins les moins connus de la Ville Lumière; Paris pour rêver, pour le regarder (au cinéma), pour l’écouter (dans les chansons), pour le lire (dans les romans) et pour écrire (des romans).

Tout cela et beaucoup plus, c'est ce que nous vous proposons lors de notre 15è Unité didactique.
1. Le site officiel de la mairie: paris.fr
2. Paris au cinéma
3. Paris dans les romans
4. Paris chanté
5. Paris raconté aux ados

vendredi 11 juin 2010

Qu'est-ce que tu bouquines?

ANNEXE 9.1 : La première gorgée de bière, de Philippe Delerm
« Le cinéma»
Ce n’est pas vraiment une sortie, le cinéma. On est à peine avec les autres. Ce qui compte, c’est cette espèce de flottement ouaté1 que l’on éprouve en entrant dans la salle. Le film n’est pas commencé ; une lumière d’aquarium tamise les conversations feutrées2. Tout est bombé3, velouté4, assourdi. La moquette sous les pieds, on dévale5 avec une fausse aisance vers un rang de fauteuils vide. On ne peut pas dire qu’on s’assoie, ni même qu’on se carre dans son siège. Il faut apprivoiser6 ce volume rebondi, mi-compact, mi-moelleux. On se love7 à petits coups voluptueux. En même temps, le parallélisme, l’orientation vers l’écran mêlent l’adhésion collective au plaisir égoïste.
Le partage s’arrête là, ou presque. Que saura-t-on de ce géant désinvolte qui lit encore son journal, trois rangs devant ? Quelques rires peut-être, aux moments où l’on n’aura pas ri – ou pire encore : quelques silences aux moments où l’on aura ri soi-même. Au cinéma, on ne se découvre pas. On sort pour se cacher, pour se blottir8, pour s’enfoncer9. On est au fond de la piscine, et dans le bleu tout peut venir de cette fausse scène sans profondeur, abolie par l’écran. Aucune odeur, aucun coulis de vent dans cette salle penchée vers une attente plate, abstraite, dans ce volume conçu pour déifier10 une surface.
L’obscurité se fait, l’autel s’allume. On va flotter, poisson de l’air, oiseau de l’eau. Le corps va s’engourdir, et l’on devient campagne anglaise, avenue de New York ou pluie de Brest. On est la vie, la mort, l’amour, la guerre, noyé dans l’entonnoir11 d’un pinceau de lumière où la poussière danse. Quand le mot fin s’inscrit, on reste prostré, en apnée. Puis la lumière insupportable se rallume. Il faut se déplier alors dans le coton, et s’ébrouer12 vers la sortie en somnambule. Surtout ne pas laisser tomber tout de suite les mots qui vont casser, juger, noter. Sur la moquette vertigineuse, attendre patiemment que le géant au journal soit passé devant. Cosmonaute pataud13, garder quelques secondes cette étrange apesanteur14.

Les mots difficiles et leurs équivalents :
1 Ouaté : Peu sonore, amorti
2 Feutré : Discret, silencieux, étouffé, peu sonore
3 Bombé : Arrondi, courbe
4 Velouté : Doux à toucher comme du velours
5 Dévaler : Descendre brutalement ou très rapidement
6 Apprivoiser : Domestiquer, dompter, adoucir
7 Se lover : S’enrouler sur soi-même
8 Se blottir : Se ramasser sur soi-même de manière à occuper le moins de place
9 S’enfoncer : S’installer tout à fond
10 Déifier : Diviniser,
11 Entonnoir : Cuvette
12 S’ébrouer : S’agiter, souffler en s’agitant, pour se nettoyer, se dégager de quelque chose.
13 Pataud : Gauche, maladroit
14 Apesanteur :


Annexe 9.2: Le questionnaire Proust
1. Ma vertu préférée
2. Le principal trait de mon caractère
3. La qualité que je préfère chez les hommes
4. La qualité que je préfère chez les femmes
5. Mon principal défaut
6. Ma principale qualité
7. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis
8. Mon occupation préférée
9. Mon rêve de bonheur
10. Quel serait mon plus grand malheur ?
11. À part moi -même qui voudrais-je être ?
12. Le pays où j'aimerais vivre
13. La couleur que je préfère
14. La fleur que je préfère
15. L'oiseau que je préfère
16. Mes auteurs favoris en prose
17. Mes poètes préférés
18. Mes héros dans la fiction
19. Mes héroïnes favorites dans la fiction
20. Mes compositeurs préférés
21. Mes peintres préférés
22. Mes héros dans la vie réelle
23. Mes héroïnes préférées dans la vie réelle
24. Mes héros dans l'histoire
25. Ce que je déteste le plus
26. Le personnage historique que je déteste le plus
27. Les faits historiques que je méprise le plus
28. Le fait militaire que j'estime le plus
29. La réforme que j'estime le plus
30. Le don de la nature que je voudrais avoir
31. Comment j'aimerais mourir
32. L'état présent de mon esprit
33. La faute qui m'inspire le plus d'indulgence
34. Ma devise

Annexe 9.3 : La voix humaine, de Jean Cocteau
« Ah ! enfin…………………………………………………….c’est toi…………………….. oui………………..très bien………………………………………allô !…………………... oui………………………………………………………………C’était un vrai supplice de t’entendre à travers tout ce monde…………………………………………………………..
…………………….oui……………………………………………..oui…………………...
…………………………………………………………………………………………….… non…………………………………….c’est une chance………………………………….... Je rentre il y a dix minutes………………………………………………………………..Tu n’avais pas encore appelé ?………………………………………………………………….. ah! …………………………………….non,non…………………………………………J’ai dîné dehors……………………………………..chez Marthe………………………………. Il doit être onze heures un quart……………………………………………………………… Tu es chez toi ?…………………………………………………………………Alors regarde la pendule électrique…………………………………………………………………C’est ce que je pensais…………………………………………………………………..Oui, oui, mon chéri………………………………………………………………. ….Hier soir ? Hier soir je me suis couchée tout de suite et comme je ne pouvais pas m’endormir j’ai pris un comprimé
………………………………………………….non………………………………………….
un seul……………………………………..à neuf heures……………………… J’avais un peu mal à la tête, mais je me suis secouée. Marthe est venue. Elle a déjeuné avec
moi. J’ai fait des courses. Je suis rentrée à la maison. J’ai mis toutes les lettres dans le sac
jaune. J’ai…………………………Quoi ?………………………………………………..Très
forte……………………………….je te jure………………………………………………J’ai
beaucoup, beaucoup de courage……………………………………………………………….
……………………………………………………………..Après ? Après je me suis habillée, Marthe est venue me prendre et voilà…………………………………...Je rentre de chez elle. Elle a été parfaite……………………………………………………….…………...Très, très bonne, parfaite……………………………………………………………………Elle a cet air, mais elle ne l’est pas. Tu avais raison, comme toujours……………………………………….
…………………………………………………………………………..Ma robe rose, avec la fourrure…………………………………………………………………………..Mon chapeau noir……………………………………………………………………….Oui, j’ai encore mon chapeau sur la tête……………………………………………………………………non, non, je ne fume pas. Je n’ai fumé que trois cigarettes…………………………Si, c’est vrai……….
…………….Si, si………………………………………………………………………………
……………………….tu es gentil…………………………………………………………….. Et toi, tu rentres ?…………………………………………………………………………Tu es resté à la maison…………………………………………………………………………...Quel procès ?……………………………………………..Ah ! oui…………………………………. il ne faut pas te fatiguer…………………………………………………………………..Allô ! allô ! ne coupez pas. Allô !…………………………………………………………………….. allô ! chéri………………………………………….allô !…………………………………...Si on coupe, redemande-moi tout de suite………………………….naturellement……………… Allô ! Non…………………………………………..je suis là………………………………Le sac ?……………………………………………………………………………Tes lettres et les miennes. Tu peux le faire prendre quand tu veux………………………………………Un peu dur……………………………………………..Je comprends………………………………… Oh ! mon chéri, ne t’excuse pas, c’est très naturel et c’est moi qui suis stupide……………….
………………………………………………………………………………………………….
……….Tu es gentil…………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………….
…………………………………….. ………………………………Tu es gentil………………
…………………………………………………………………Moi non plus, je ne me croyais
pas si forte…………………………………………………………………………………….Il
ne faut pas m’admirer. Je bouge un peu comme une somnambule. Je m’habille, je sors, je
rentre machinalement. Je serai peut-être moins brave demain…………………………………
………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………….. …Toi ?……………………………………
… Mais non………………………………………………………………………….…mais, mon
chéri, je n’ai pas l’ombre d’un reproche à te faire……………………….je…………………je
………………………………………………….laisse…………………………………………
Comment ?………………………………….……………………………………..Très naturel
…………………………………...Au contraire………………………………………………Il
…………………………………………………….………...il a toujours été convenu que nous agirions avec franchise et j’aurais trouvé criminel que tu me laisses sans rien savoir jusqu’à la dernière minute. Le coup aurait été trop brutal, tandis que là, j’ai eu le temps de m’habituer, de comprendre……………………………Quelle comédie ?…………………………………..
……………………………………………………Allô !……………………………… Qui ? …………………………………………………………………………....que je te joue la comédie, moi !……………………………………………………………………………Tu me connais, je suis incapable de prendre sur moi……………………………………….Pas du tout
………………………………………..Pas du tout……………………………………………..
Très calme………………………………………………………………………Tu l’entendrais
………………………………………………………………………….Je dis : tu l’entendrais.
Je n’ai pas la voix d’une personne qui cache quelque chose……………………………………
……………………………………………………………Non. J’ai décidé d’avoir du courage
et j’en aurai……………………………………………Permets……………………………….
……………..3 ce n’était pas pareil…………………………………………………………….
c’est possible, mais on a beau se douter, s’attendre au malheur, on tombe toujours à la
renverse…………………………………………………………………………………………
N’exagère pas ……..………………………………………………………………..j’ai tout de
même eu le temps de m’habituer. Tu avais pris le soin de me dorloter, de m’endormir………
Notre amour marchait contre trop de choses. Il fallait résister, refuser cinq ans de bonheur ou
accepter les risques. Je n’ai jamais pensé que la vie s’arrangerait. Je paye cher une joie sans
prix……………………………………Allô…………………………………………...sans prix
et je ne regrette……………………………………………je ne……………………………….
je ne regrette rien – rien- rien…………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………………………. Tu…………………………………………………………………………………………...tu te trompes……………………………………………tu te……………………………………tu te …..…………tu te trompes. J’ai………………………………………………………….
………………………………………….Allô !……………………………………………...j’ai ce que je mérites. J’ai voulu être folle et avoir un bonheur fou………………………………… chéri…………………………………………….écoute…………………………………...allô !
………………………………………………………………………………………chéri……..
………………laisse………………………………………allô………………………………… laisse-moi parler. Ne t’accuse pas. Tout est ma faute. Si,si…………………………………….. Souviens-toi du dimanche de Versailles et du pneumatique……………………Ah !………… Alors !……………………………………………………………………………..C’est moi qui ai voulu venir, c’est moi qui t’ai fermé la bouche, c’est moi qui t’ai dit que tout m’était égal…
…………………………………………………Non……………………………………………
…….non……………………………………………………………………….non……
là, tu es injuste……………………………………………….J’ai………………………………
j’ai téléphoné la première……………………………………………………………………….
non, le mardi………………………………………………………………………………….un
mardi………………………………………………………………….………….J’en suis sûre.
Un mardi 27. Ta dépêche était arrivée le lundi soir, le 26. Tu penses bien que je connais ces
dates par cœur………………………………………………………….ta mère ? Pourquoi… …………………..Ce n’est vraiment pas la peine……………………………………………....
…………………………..Je ne sais pas encore…………………………………………………
……………………..Oui…………………………………………..peut-être…………………..
Oh ! non, sûrement pas tout de suite, et toi ?…………………….Demain ?……………………
……………………………………………………………………Je ne savais pas que c’était si rapide……………………………………………….Alors, attends…………………………… c’est très simple………………………………………………………………………….demain matin le sac sera chez le concierge. Joseph n’aura qu’à passer le prendre……………………...
………………..Oh ! moi, tu sais, il est possible que je reste, comme il est possible que j’aille
passer quelques jours à la campagne, chez Marthe……………………………………………..
………………………………………………………………………………………………….
…………………………….Il est là. Il est comme une âme en peine. Hier, il passait son temps
entre le vestibule et la chambre. Il me regardait. Il dressait les oreilles. Il écoutait. Il te
cherchait partout. Il avait l’air de me reprocher de rester assise et de ne pas chercher avec lui...
………………………………………………………………………………………………….. Je trouve que le mieux serait que tu le prennes……………………………………Si cette bête doit être malheureuse…………………………………………………………………………… Oh ! moi !………………………………………………………………….………Ce n’est pas un chien de femme. Je m’en occuperais mal. Je ne le sortirais pas. Il vaudrait bien mieux qu’il reste avec toi…………………………………………………………………………………….
……………………………..Il m’oublierait vite……………………………………………….. Nous verrons……………………………………………………………………………….nous verrons………………………………………………………………………… …..Ce n’est pas bien compliqué. Tu n’aurais qu’à dire que c’est le chien d’un ami. Il aime beaucoup Joseph. Joseph viendrait le prendre………………………………………………………………...Je lui mettrais le collier rouge. Il n’a pas de plaque……………………………………..Nous verrons
………………………………………………..oui………………………………………………
……………………………..oui…………………………………………………………………
………………………………………oui, mon chéri…………………………………………... entendu…………………………………………………………………………...mais oui, mon chéri…………Quel gants ?……………………………………….……………………………..
……………..Tes gants fourrés, les gants que tu avais pour conduire la voiture ?……………...
…………………………………………………………………...Je ne sais pas. Je n’ai rien vu. C’est possible. Je vais voir……………………………………………………………………… Tu attends. Ne te laisse pas couper.
(Elle ramasse sur la table, derrière la lampe, des gants crispin fourrés qu’elle embrasse passionnément.
Elle parle avec les gants contre sa joue.)
Allô…………………………….allô………………………………….non…………………… j’ai cherché sur la commode, sur le fauteuil, dans l’antichambre, partout. Ils n’y sont pas…… Écoute………………………………………………………………………………..je vais voir encore, mais je suis certaine…………………………………………………………………….. Si par hasard on les retrouve demain matin, je les ferai mettre en bas avec le sac……………...
…………………………………………………….Chéri ?…………………………………….

mercredi 9 juin 2010

Silence, on tourne!

Lors de cette UD, nous allons travailler les ressources du cinéma: l'image et les dialogues. Nous allons choisi plusiers séquences de différents films, dont voici la liste de dialogues:




1. ANNEXE 7.1 : PARIS, JE T’AIME : Place des Fêtes (19ème Arrt)
- Quelque chose a dû me piquer.
- Il faut être prudent dans un quartier comme celui-ci
- Comment tu t’appelles ?
- J’aimerais bien te donner ma carte, mais je n’en ai plus sur moi. C’est dommage !
- Tu veux prendre un café avec moi ? Allez !
- Je peux te masser les pieds ?
- Et pourquoi je vous laisserais me masser les pieds ?
- Parce que tu as mal dans les pieds.
- Tu as passé toute la nuit à courir dans mes rêves.
- Je t’en prie : prends un café avec moi.
- J’arrive.
- Excusez-moi : Vous voudrez bien aller nous chercher deux cafés, s’il vous plaît ?
- Tu ne t’en souviens pas de moi ?
- Demoiselle, non ! C’est par là !
- MERCI
- DE RIEN
- C’est joli, cette chanson !
- Merci.
- Vous voulez prendre un café avec moi ?
- Allez ! Au boulot !
- Excusez-moi ! Je me suis trompé.
- Tu t’es trompé. Vous vous connaissez ?
- Mademoiselle, vos cafés !


Annexe 7.2: Dialogue du film Quatre étoiles
- Mademoiselle Poilloux? Mademoiselle Poilloux?
- Oui.
- Je vais relire votre testament, si vous voulez bien.
- Assieds-toi. Tu me donnes le tournis. (…) il y a une chaise derrière toi. Voilà.
- Et…
- Oui, ben dépêche-toi parce que je n’ai plus pour longtemps.
- Mes bien chers tous, quand vous lirez cette lettre, je serais morte.
- Peut-être pas !
- J’aurai quitté ce monde de… Vous lisez quoi, mon père ?
- Ce monde…
- Ce monde de misère ! Vous ne savez pas lire ?
- Excusez-moi ! … ce monde de misère pour un monde meilleur, un monde plus honnête
- Oui
- où j’en suis sûre on respecte les personnes âgées et où les enfants disent merci et s’il vous plaît.
- Il n’y en a plus !
- Un monde où ce ne sont pas les voyous qui font la loi,
- C’est ça !
- … un monde où on ne gaspille pas son argent à tort et à travers
- et où le travail est respecté.
- Comme moi !
- Ce monde-là, je l’espère, il existe dans les cieux…
- Peut-être !
- Mais puisque c’en est fini de la vie et de ses misères
- Oui…
- je lègue à mon arrière-petite-nièce la totalité de mes économies. Ce n’est pas qu’elle mérite cet argent plus qu’une autre…
- Ah, ça non !
- Elle n’est pas venue souvent me voir et elle ne m’a pas envoyé une carte postale
- Pas un mot : rien !
- Mais c’est la seule à y avoir droit.

Annexe 7.3 : Séquences de TOUT SUR MA MÈRE, de Pedro Almodovar
44. Appartement des parents de Soeur Rosa. Int. Jour
L’intérieur est encore plus spectaculaire que la façade. Les murs du hall d’entrée arborent un dessin élaboré avec des carreaux en céramiquef. C’est très original, même à Barcelone. Manuela et soeur Rosa montent l’escalier. La porte d’un des appartements s’ouvre avant qu’elles ne sonnent. La mère de Rosa apparaît.
Mère : Quelle surprise !
Elle est contente de vois sa fille, mais cela lui déplaît qu’elle vienne accompagnée. Elle dissimule sa déception sous un sourire auquel elle-même ne croit pas.
Soeur Rosa : On t’interrompt ?
Mère : Ce n’est pas grave. Pour une fois que tu viens nous voir…
La mère était en train de peindre un tableau à l’huile. Elle porte son habit de peintre, un deux pièces sobre et qui la met en valeur. La mère et la fille s’embrassent.
Soeur Rosa : Maman, je te présente Manuela.
Manuela salue la mère. Le visage de celle-ci se durcit un peut, même si en réalité elle sourit.
Manuela : Bonjour, Madame.
Mère : Enchantée. Entrez, ne restez pas à la porte.
Malgré cette invitation, Manuela se sent mal à l’aise en voyant la façon dont la mère évite de la regarder. Elle regrette de n’être pas passée chez elle avant, pour se changer.

45. Barcelone. Appartement parents. Int. Jour
Le mobilier est moderne et simple et compense le maniérisme effréné de l’architecture intérieure. La mère reste debout, dans l’entrée, dans une attitude peu engageante. Sa politesse n’a d’égal que son hypocrisie.
Sœur Rosa : Maman, Manuela est une cuisinière fantastique. Et comme Florinda vous a lâchés, j’ai pensé que…
Mère (l’interrompant) : Merci, ma chérie. Vicenta et moi, on se débrouille, pour le moment… (À Manuela) Merci.
Sœur Rosa : Mais Papa, à lui seul, a besoin de deux personnes. Au fait, où est-il ?
Mère : Dehors, avec le chien.
Sœur Rosa : Seul ? Et s’il se perd ?
Mère : Dans le quartier, tout le monde le connaît. En plus, je t’ai dit qu’il était avec le chien, le chien sait rentrer, ne te fais pas de souci.
Sœur Rosa (déçue) : J’avais très envie de les voir.
Elle veut parler du père et du chien.
Mère (impatiente) : On ira les chercher après, si tu veux, mais avant, il faut que nous parlions. Viens avec moi dans l’atelier. (À Manuela, faussement aimable) Je suis désolée que ma fille vous ait fait venir pour rien…
Sœur Rosa (elle insiste, déçue): Prends-la quelques jours à l’essai ! Tu n’aurais plus de souci à te faire pour papa, Manuela est infirmière….
Mère (sarcastique) : En plus de cuisinière ?
Sœur Rosa : Oui… Elle pourrait s’occuper de son traitement et de son alimentation… La mère commence à perdre patience sans toutefois franchir les limites de la bonne éducation.
Mère : Je n’ai pas besoin de personne pour s’occuper de ton père. J’aime le faire moi-même.
Manuela : Bon, je m’en vais. Merci quand même.
Mère : Au revoir.
Sœur Rosa : Attends-moi ici. Ce ne sera pas long.
Manuela fait un geste d’affirmation indécise. Sœur Rosa disparaît avec sa mère dans un couloir. Manuela regarde un joli fauteuil sans se décider à s’asseoir.

46. Appartement des parents de Soeur Rosa. Int. Jour.
Après avoir traversé un couloir couvert de tableaux de maîtres, la mère et la fille entrent dans un vaste salon orné de colonnes. Il est clair que cet appartement a eu, à une époque, des propriétaires différents de ceux qui l’occupent actuellement. La mère se sert de cet espace comme d’un atelier de peintre. En ce moment, elle achève la copie d’un Chagall. Impossible de distinguer la copie de l’original. C’est ce qui explique la superbe pinacothèque du couloir. La mère est un grand faussaire. Suspendues ou posées sur le sol, on peut voir d’autres copies. Baroques italiens, madones, natures mortes du siècle dernier, même quelques Picasso, le peintre le plus facile à copier mais impossible à vendre, à cause des héritiers. C’est dommage. En tête à tête avec sa fille, la mère ne cache pas sa gêne, elle est beaucoup plus directe.
Mère (protestante) : Comment peux-tu oser amener une putain à la maison ?
Sœur Rosa : Ce n’est pas évident de vous trouver du personnel de service, maman. Personne ne vous supporte.
Sœur Rosa est gênée par la façon dont la mère a traité Manuela.
Mère (marmonnant) : Mais une putain !
Sœur Rosa : Ce n’est pas une raison pour que tu sois grossière avec elle.
La mère s’approche du chevalet et finir de nettoyer les pinceaux.
Mère : Je n’aime pas qu’une inconnue me voie faire des faux Chagall. C’est si difficile que ça à comprendre ?
Sœur Rosa : De toutes façons, Manuela n’est plus une pute. Elle a arrêté.
Mère : Depuis quand tu la connais ?
Sœur Rosa : Depuis… ce matin…
La mère laisse le chevalet et les pinceaux et va s’asseoir à côté de Rosa.
Mère : Ce matin ! (elle prend sa tête entre ses mains mais se ressaisit aussitôt) Tu es incroyable, Rosa !
Sœur Rosa : Maman, mon travail c’est d’aider les gens, même si je viens de les rencontrer.
Mère : Mais ce n’est pas le mien… et cela ne veut pas dire que je sois intolérante… (Elle fait une pause et réfléchit) Rosa, je vais te proposer un marché.
Sœur Rosa : Un marché ?
Mère : Je suis prête à donner une chance à cette femme (elle dit cela comme si, au lieu d’une chance, elle allait lui donner une claque) bien que ce soit une inconnue, si, en échange, tu renonces au Salvador.
Sœur Rosa : Maman, j’ai assez de doutes comme ça. C’est pas la peine d’en rajouter !
Mère : Ce n’est pas étonnant ! Ce voyage est un suicide, ou plus exactement, un parricide !
Sœur Rosa (elle ne conteste pas) : Bon, je te laisse, Manuela m’attend.
Mère (indignée): C’est ça ! N’importe quelle pute ! N’importe quel Salvadorien compte plus que ta mère et ton père !
Sœur Rosa (patience) : Ne commence pas, maman.
Mère : Au lieu d’aller au Salvador, tu ferais mieux d’aller voir un psychiatre.
Sœur Rosa : Ça ne nous ferait mal à toutes les deux.
Elle s’approche et l’embrasse. Les deux femmes s’accordent une triste trêve. L’incommunication habituelle se substitue aux hostilités.
Sœur Rosa : Au revoir, maman.
Mère (plus douce) : Tu ne voulais pas voir ton père et le chien.
Sœur Rosa : Une autre fois.

Sœur Rosa sort de la pièce, déprimée. La mère la regarde s’éloigner, contrariée.

mercredi 2 juin 2010

Une histoire de blé

Le recyclage, la récupération, protéger la planète, respecter la nature; redonner une deuxième chance aux objets, se servir des objets au rebut pour faire de l'art...

Décalogue des habitudes à acquérir pour ne pas endommager la planète; un documentaire qui fait bouger les esprits: Les glaneurs et la glaneuse; Agnès Varda, une vieille dame lucide; le vendange, des jeunes qui se nourrissent avec ce que les autres jetent; le philosophe/viticulteur...

mardi 1 juin 2010

Enfin vendredi!

Des rendez-vous pour tous les goûts:
1. Le concert d'Aterciopelados
2. Le festival international de la Bande Dessinée de Grenade.
3. La course de la solidarité:
4. Le ciné-forum du lycée passe le film d'animation Persépolis