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Paris ne finit jamais!

Paris ne finit jamais!
Le pont des Arts, la Seine et la Tour Eiffel

mercredi 9 juin 2010

Silence, on tourne!

Lors de cette UD, nous allons travailler les ressources du cinéma: l'image et les dialogues. Nous allons choisi plusiers séquences de différents films, dont voici la liste de dialogues:




1. ANNEXE 7.1 : PARIS, JE T’AIME : Place des Fêtes (19ème Arrt)
- Quelque chose a dû me piquer.
- Il faut être prudent dans un quartier comme celui-ci
- Comment tu t’appelles ?
- J’aimerais bien te donner ma carte, mais je n’en ai plus sur moi. C’est dommage !
- Tu veux prendre un café avec moi ? Allez !
- Je peux te masser les pieds ?
- Et pourquoi je vous laisserais me masser les pieds ?
- Parce que tu as mal dans les pieds.
- Tu as passé toute la nuit à courir dans mes rêves.
- Je t’en prie : prends un café avec moi.
- J’arrive.
- Excusez-moi : Vous voudrez bien aller nous chercher deux cafés, s’il vous plaît ?
- Tu ne t’en souviens pas de moi ?
- Demoiselle, non ! C’est par là !
- MERCI
- DE RIEN
- C’est joli, cette chanson !
- Merci.
- Vous voulez prendre un café avec moi ?
- Allez ! Au boulot !
- Excusez-moi ! Je me suis trompé.
- Tu t’es trompé. Vous vous connaissez ?
- Mademoiselle, vos cafés !


Annexe 7.2: Dialogue du film Quatre étoiles
- Mademoiselle Poilloux? Mademoiselle Poilloux?
- Oui.
- Je vais relire votre testament, si vous voulez bien.
- Assieds-toi. Tu me donnes le tournis. (…) il y a une chaise derrière toi. Voilà.
- Et…
- Oui, ben dépêche-toi parce que je n’ai plus pour longtemps.
- Mes bien chers tous, quand vous lirez cette lettre, je serais morte.
- Peut-être pas !
- J’aurai quitté ce monde de… Vous lisez quoi, mon père ?
- Ce monde…
- Ce monde de misère ! Vous ne savez pas lire ?
- Excusez-moi ! … ce monde de misère pour un monde meilleur, un monde plus honnête
- Oui
- où j’en suis sûre on respecte les personnes âgées et où les enfants disent merci et s’il vous plaît.
- Il n’y en a plus !
- Un monde où ce ne sont pas les voyous qui font la loi,
- C’est ça !
- … un monde où on ne gaspille pas son argent à tort et à travers
- et où le travail est respecté.
- Comme moi !
- Ce monde-là, je l’espère, il existe dans les cieux…
- Peut-être !
- Mais puisque c’en est fini de la vie et de ses misères
- Oui…
- je lègue à mon arrière-petite-nièce la totalité de mes économies. Ce n’est pas qu’elle mérite cet argent plus qu’une autre…
- Ah, ça non !
- Elle n’est pas venue souvent me voir et elle ne m’a pas envoyé une carte postale
- Pas un mot : rien !
- Mais c’est la seule à y avoir droit.

Annexe 7.3 : Séquences de TOUT SUR MA MÈRE, de Pedro Almodovar
44. Appartement des parents de Soeur Rosa. Int. Jour
L’intérieur est encore plus spectaculaire que la façade. Les murs du hall d’entrée arborent un dessin élaboré avec des carreaux en céramiquef. C’est très original, même à Barcelone. Manuela et soeur Rosa montent l’escalier. La porte d’un des appartements s’ouvre avant qu’elles ne sonnent. La mère de Rosa apparaît.
Mère : Quelle surprise !
Elle est contente de vois sa fille, mais cela lui déplaît qu’elle vienne accompagnée. Elle dissimule sa déception sous un sourire auquel elle-même ne croit pas.
Soeur Rosa : On t’interrompt ?
Mère : Ce n’est pas grave. Pour une fois que tu viens nous voir…
La mère était en train de peindre un tableau à l’huile. Elle porte son habit de peintre, un deux pièces sobre et qui la met en valeur. La mère et la fille s’embrassent.
Soeur Rosa : Maman, je te présente Manuela.
Manuela salue la mère. Le visage de celle-ci se durcit un peut, même si en réalité elle sourit.
Manuela : Bonjour, Madame.
Mère : Enchantée. Entrez, ne restez pas à la porte.
Malgré cette invitation, Manuela se sent mal à l’aise en voyant la façon dont la mère évite de la regarder. Elle regrette de n’être pas passée chez elle avant, pour se changer.

45. Barcelone. Appartement parents. Int. Jour
Le mobilier est moderne et simple et compense le maniérisme effréné de l’architecture intérieure. La mère reste debout, dans l’entrée, dans une attitude peu engageante. Sa politesse n’a d’égal que son hypocrisie.
Sœur Rosa : Maman, Manuela est une cuisinière fantastique. Et comme Florinda vous a lâchés, j’ai pensé que…
Mère (l’interrompant) : Merci, ma chérie. Vicenta et moi, on se débrouille, pour le moment… (À Manuela) Merci.
Sœur Rosa : Mais Papa, à lui seul, a besoin de deux personnes. Au fait, où est-il ?
Mère : Dehors, avec le chien.
Sœur Rosa : Seul ? Et s’il se perd ?
Mère : Dans le quartier, tout le monde le connaît. En plus, je t’ai dit qu’il était avec le chien, le chien sait rentrer, ne te fais pas de souci.
Sœur Rosa (déçue) : J’avais très envie de les voir.
Elle veut parler du père et du chien.
Mère (impatiente) : On ira les chercher après, si tu veux, mais avant, il faut que nous parlions. Viens avec moi dans l’atelier. (À Manuela, faussement aimable) Je suis désolée que ma fille vous ait fait venir pour rien…
Sœur Rosa (elle insiste, déçue): Prends-la quelques jours à l’essai ! Tu n’aurais plus de souci à te faire pour papa, Manuela est infirmière….
Mère (sarcastique) : En plus de cuisinière ?
Sœur Rosa : Oui… Elle pourrait s’occuper de son traitement et de son alimentation… La mère commence à perdre patience sans toutefois franchir les limites de la bonne éducation.
Mère : Je n’ai pas besoin de personne pour s’occuper de ton père. J’aime le faire moi-même.
Manuela : Bon, je m’en vais. Merci quand même.
Mère : Au revoir.
Sœur Rosa : Attends-moi ici. Ce ne sera pas long.
Manuela fait un geste d’affirmation indécise. Sœur Rosa disparaît avec sa mère dans un couloir. Manuela regarde un joli fauteuil sans se décider à s’asseoir.

46. Appartement des parents de Soeur Rosa. Int. Jour.
Après avoir traversé un couloir couvert de tableaux de maîtres, la mère et la fille entrent dans un vaste salon orné de colonnes. Il est clair que cet appartement a eu, à une époque, des propriétaires différents de ceux qui l’occupent actuellement. La mère se sert de cet espace comme d’un atelier de peintre. En ce moment, elle achève la copie d’un Chagall. Impossible de distinguer la copie de l’original. C’est ce qui explique la superbe pinacothèque du couloir. La mère est un grand faussaire. Suspendues ou posées sur le sol, on peut voir d’autres copies. Baroques italiens, madones, natures mortes du siècle dernier, même quelques Picasso, le peintre le plus facile à copier mais impossible à vendre, à cause des héritiers. C’est dommage. En tête à tête avec sa fille, la mère ne cache pas sa gêne, elle est beaucoup plus directe.
Mère (protestante) : Comment peux-tu oser amener une putain à la maison ?
Sœur Rosa : Ce n’est pas évident de vous trouver du personnel de service, maman. Personne ne vous supporte.
Sœur Rosa est gênée par la façon dont la mère a traité Manuela.
Mère (marmonnant) : Mais une putain !
Sœur Rosa : Ce n’est pas une raison pour que tu sois grossière avec elle.
La mère s’approche du chevalet et finir de nettoyer les pinceaux.
Mère : Je n’aime pas qu’une inconnue me voie faire des faux Chagall. C’est si difficile que ça à comprendre ?
Sœur Rosa : De toutes façons, Manuela n’est plus une pute. Elle a arrêté.
Mère : Depuis quand tu la connais ?
Sœur Rosa : Depuis… ce matin…
La mère laisse le chevalet et les pinceaux et va s’asseoir à côté de Rosa.
Mère : Ce matin ! (elle prend sa tête entre ses mains mais se ressaisit aussitôt) Tu es incroyable, Rosa !
Sœur Rosa : Maman, mon travail c’est d’aider les gens, même si je viens de les rencontrer.
Mère : Mais ce n’est pas le mien… et cela ne veut pas dire que je sois intolérante… (Elle fait une pause et réfléchit) Rosa, je vais te proposer un marché.
Sœur Rosa : Un marché ?
Mère : Je suis prête à donner une chance à cette femme (elle dit cela comme si, au lieu d’une chance, elle allait lui donner une claque) bien que ce soit une inconnue, si, en échange, tu renonces au Salvador.
Sœur Rosa : Maman, j’ai assez de doutes comme ça. C’est pas la peine d’en rajouter !
Mère : Ce n’est pas étonnant ! Ce voyage est un suicide, ou plus exactement, un parricide !
Sœur Rosa (elle ne conteste pas) : Bon, je te laisse, Manuela m’attend.
Mère (indignée): C’est ça ! N’importe quelle pute ! N’importe quel Salvadorien compte plus que ta mère et ton père !
Sœur Rosa (patience) : Ne commence pas, maman.
Mère : Au lieu d’aller au Salvador, tu ferais mieux d’aller voir un psychiatre.
Sœur Rosa : Ça ne nous ferait mal à toutes les deux.
Elle s’approche et l’embrasse. Les deux femmes s’accordent une triste trêve. L’incommunication habituelle se substitue aux hostilités.
Sœur Rosa : Au revoir, maman.
Mère (plus douce) : Tu ne voulais pas voir ton père et le chien.
Sœur Rosa : Une autre fois.

Sœur Rosa sort de la pièce, déprimée. La mère la regarde s’éloigner, contrariée.

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